La genèse de Zeal & Ardor prend racine dans les méandres de La Toile et, plus précisément, sur le controversé forum de « libre expression » 4chan. Manuel Gagneux y flâne lorsqu’un internaute, visiblement adepte du N word, le met au défi d’opérer un trait d’union entre Black Metal et Black Music, deux genres que, sur la partition, tout oppose. Un tour de force relevé haut la main par notre jeune Helvète pour un résultat aux allures de réunification de l’amphisbène qui étonne, détonne et répond, selon son géniteur à la question : « Que ce serait-il passé si les esclaves noirs américains avaient choisi Satan plutôt que Jésus ! ». Ce choc des cultures, vite remarqué, donne naissance, en 2014, à une première démo qui fait sensation sur Bandcamp, magasin de musique en ligne dédié aux artistes indépendants. Trois albums plus tard et alors que Zeal & Ardor s’apprête à enflammer la scène parisienne de l’Élysée Montmartre, l’homme du grand écart facial musical, Manuel Gagneux, nous emporte dans un monde version monochrome de Soulage. Noir, c’est noir…