Croyant ou profane, il est des voix venues d’ailleurs, un ailleurs que d’aucuns qualifieront de céleste, voire de divin et dont le champ émotionnel dépasse largement le simple registre musical, nous touchant droit au cœur, à l’âme. Contre-ténor, Mathieu Salama fait montre d’une pureté vocale qui émeut, bouleverse. Sa tessiture aigue aux inflexions presque enfantines s’avère un merveilleux voyage dans le temps, un temps où les Castrats, popularisés sous les traits de Farinelli, envoutaient la musique baroque de leurs timbres sopranistes. Depuis un séjour à Venise aux allures de révélation, Mathieu a troqué les piano-bars dans lesquels il se produisait pour les églises où un public conquis se laisse envoûter par ses mélodies vocales angéliques. Question répertoire, Piaf, Brassens ou Aznavour ont laissé place à Vivaldi, Haendel ou Porpora, un royaume où la tessiture du contre-ténor se mue en instrument à part entière. Laissez-vous transporter aux confins de la « voix » lactée !