Jacques Genin est un homme entier, un amoureux passionnant qui s’est construit dans la difficulté, la rudesse d’une vie d’adolescent passée dans le sang, la sciure et la sueur d’un abattoir des Vosges. La difficulté, l’homme a su la magnifier pour en faire sa force et rythmer son existence au son d’un maître mot : Le partage. Cet art du partage, c’est d’abord dans la gastronomie qu’il l’a conjugué avant de choisir une autre voie royale, celle onctueuse d’un chocolat d’exception qu’il sublime, transformant en une pièce d’orfèvre chaque fève de cacao passée entre ses mains. C’est dans sa boutique parisienne de la rue de Turenne que Jacques Genin nous accueille pour un échange qui dépasse largement le simple cadre de l’interview. Entre émotion aux larmes, souvenirs douloureux et coups de gueule sur une société aseptisée qui prône l’uniformité au détriment de la différence, on se dit qu’effectivement la vie est une grande boîte de chocolats qui, miracle, nous offre parfois la chance de rencontrer des pépites.